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Ode décadente à la Bouffe.

Je rêve d'une meule de comté sur laquelle nous nous allongerions, avec des outres de vin du Sud, du Rioja ou du Saint-Emilion, et à l'aide de grands sabres nous taillerions peu à peu dans le Comté qu'on aura laissé patienter 18 mois, de grandes tranches et des plus petites, mangées alternativement avec du pain au noix, présent en tranches épaisses dans de grandes corbeilles laissées au hasard sur la meule. 

Vêtus de toges antiques, nos oreilles bercées de chansons gaies des tribades de Bacchus, nous serions en haut d'un mont latin, dominant la plaine et dominé de Monts ancestraux. Le vent sec et odorant des herbes résineuses de la vallée, le glougloutement de sources alentour, le silence orné de chants d'oiseaux et de cigales, et une mandoline soutenue de tambours au loin. 

Toi, mon amant céleste, mon âme soeur et mon jardin secret, mon estomac. Je te remplirais de bonnes choses pendant mille jours et mille nuits, jusqu'à l'écoeurement je te remplirai, pour parer de chair et de beau gras la solidité de tes os majestueux. 

 

Ô que je remplisse mon estomac de mille et mille parfums étrangers, des mets fumants des rois de Perse, des plats précieux des empereurs de chine, des somptueux festins des seigneurs francs et des gargantuesques orgies des peuplades gothiques. Que les sucreries des harems ottomans et le gras des baleines de la terre de Feu, que les mille poissons multicolores du Pacifique et les mille oiseaux des Lacs d'Amérique remplissent ma panse à jamais, cuisinés dans du gras. Que les mille fromages de ma patrie la France et les mille pains de nos braves boulangers s'engouffrent dans ma trachée. 

Et que tout le vin que la Terre de France a produit dans les siècles, pour les rois, les penseurs et les poètes, coule à jamais dans mes veines. 

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